PARIS
18 DECEMBRE 2024 AU 18 JANVIER 2025
Tsiriniaina Hajatiana Irimboangy lauréat.e du Prix Paritana 2024, bénéficie d’une résidence à la Cité internationale des arts à Paris, où iel développe son projet Ridô - Dévoiler les souvenirs, projet pour lequel le jury l’a félicité. Ses recherches sont restituées dans l’espace parisien de la Fondation H du 18 décembre au 18 janvier 2025 et seront présentées à l’Institut Français de Madagascar du 17 mars au 19 avril 2025.
Diplômé.e d’un Master Design, création, projet, transdisciplinarité à l’ENSAAMA de Paris, iel est aujourd'hui artiste designer.euse chercheur.euse. Tsiriniaina se considère également comme conteur.euse visuel et a à cœur de raconter les récits silencieux et invisibilisés, ceux en marge des grands récits que l’on trouve habituellement dans l’imaginaire collectif. En utilisant différentes technologies de création numérique, Tsiriniaina expérimente de nouvelles pistes artistiques et créatives. Sa démarche vise à valoriser, préserver et donner voix au patrimoine et à la culture malgache à travers son approche transmédia.
Pour le Prix Paritana 2024, son projet Ridô - Dévoiler les souvenirs se matérialise sous la forme d'une série d'installations multimédias. L’élément fondamental de ses installations est le ridô, faisant référence à ceux de la maison de ses grands-parents. Étant pour ellui des témoins vivants de ses souvenirs d’enfance, les rideaux sont à la fois ceux qui cachent et ceux qui révèlent, objets témoins des différents récits et passages qui nous laissent entrevoir la fenêtre des souvenirs. Dans son processus de réminiscence, Tsiriniaina se laisse guider par l’écriture narrative. De manière instinctive, iel écrit des fragments de souvenirs liés au foyer gasy. Plongé.e dans son enfance à Madagascar, les images qui ressurgissent sont celles d’objets tels que le talisman de son grand-père et l’autel de la vierge qui protège son foyer. Iel se remémore également des instants précieux, comme des repas partagés dans la maison familiale, ainsi que du vodiondry de ses parents, équivalent des fiançailles selon la tradition malgache. Les mots évocateurs de ses textes permettent à Tsiriniaina de générer des images par intelligence artificielle, qu'iel expérimente afin d’instaurer une distance visuelle. Vaporeuses et fantasmagoriques, ces images, que l’artiste nomme “images voilées”, offrent une vision trouble de ses souvenirs. Elles sont accompagnées d’enregistrements audio, dans lesquels Tsiriniaina déclame ses textes, ajoutant une dimension sonore à cette exploration visuelle et mémorielle.
A la fin du parcours, l’artiste invite le public dans une immersion au cœur du salon de ses grands-parents. Une captation en trois dimensions du lieu est accompagnée de la voix de sa grand-mère, qui lui transmet ses dernières bénédictions, appelées tso-drano (souffle de l’eau), avant son départ pour la France il y a trois ans. Cette vidéo interroge à la fois ce quel’on laisse derrière soi en quittant le foyer familial et ce qu’il reste,au-delà des souvenirs.