ANTANANARIVO
1er JUIN - 23 AOUT
Dalila Dalléas Bouzar, artiste française et algérienne, est invitée à Antananarivo par la Fondation H pour une résidence de recherche et de création dans le cadre de l’exposition Memoria : récits d'une autre Histoire du 1er juin au 23 août 2024.
Dans le cadre de Memoria : récits d’une autre Histoire, Dalila Dalléas Bouzar présente quatre peintures dont une série de trois portraits intitulée Blood et un portrait intitulé My life is a miracle #2. En mettant dans ses œuvres l’accent sur le corps et le visage, l’artiste exprime sa volonté de considérer le portrait comme un moyen d’explorer l'identité ou de critiquer les rapports de domination, qu’il s’agisse du patriarcat ou du colonialisme. Particulièrement sensible aux violences faites aux corps, Dalila Dalléas Bouzar considère la peinture comme un moyen de préserver, de régénérer ou de réinventer leur intégrité.
Pour sa résidence à la Fondation H, Dalila Dalléas Bouzar s’intéresse tout particulièrement au Lamba, étoffe traditionnelle malgache. Ce tissu fait écho aux traditions algériennes où les femmes portent le Haïk, étoffe tissée en blanc ou en doré, et où les hommes portent le Burnous, tissé en laine. Le Lamba et le Haïk intéressent l’artiste dans leur capacité à créer de l’opacité, à être une forme de résistance : ces étoffes ont des significations différentes à Madagascar et en Algérie, mais ils ont en commun de couvrir le corps, de symboliser la dignité et de poser un rapport entre soi et le monde.
Dalila Dalléas Bouzar, avec sa double culture, aborde l'image, l'objet et le sacré sous un angle différent, en tenant compte des différences culturelles qu'elle crée et de la dominance des représentations occidentales dans l'histoire de l'art. S’identifiant avant tout aux femmes africaines et à leurs traditions, l’artiste puise dans la mémoire algérienne les formes d’une histoire de la violence à laquelle ses œuvres viennent répondre. De l’image au corps, entre forces du cosmos et puissances de l’esprit, Dalila Dalléas Bouzar met en lumière ces identités blessés et rend hommage à leur force et leur résilience.
INTERVIEW DE DALILDA DALLEAS BOUZAR