ANTANANARIVO
4 AU 25 NOVEMBRE 2023
La Fondation H est heureuse d’accueillir Balade Mentale une installation immersive proposée par Arilala Ophélia Ralamboson, vice-lauréate du Prix Paritana 2023, un programme de la Fondation H. Arilala Ophélia Ralamboson a ainsi bénéficié d’un accompagnement personnalisé de l’équipe de la Fondation H ainsi que d’une bourse d’aide à la production pour la réalisation de son exposition.
Balade mentale, première exposition personnelle de l’artiste, est une invitation à pénétrer dans le cerveau humain et à en explorer les tréfonds. Présentée sous la forme d’un labyrinthe évoquant le cheminement de l’esprit, l’installation proposée par Arilala Ophélia Ralamboson se compose d’un ensemble de pièces textiles de soixante mètres de longueur, d’un masque modelé à partir de pièces métalliques et d’un miroir.
Le labyrinthe en tissu est l’œuvre centrale de l’exposition, immergeant le visiteur dans un univers abstrait. Les pièces en tissus sont découpées pour marquer les ruptures, les changements, les incohérences, puis sont rassemblées par des coutures fermées, suggérant les continuités entre les états d’âmes, ou parfois ouvertes, pour rappeler les cicatrices qui ont du mal à guérir. A la fois tangible et abstrait, le tracé est sinueux, les motifs et dessins sont réalisés de manière intuitive et aléatoire. Le bloc painting (technique d’impression traditionnelle visant à reproduire en série des motifs pré-dessinés et gravés sur du bois, utilisés comme tampons) vient intégrer la répétitivité des motifs dans l’œuvre.
Le masque quant à lui symbolise les artifices, une façade que l’on se crée pour cacher une part d’ombre, un camouflage des insécurités, une parure (factice) pour s’intégrer (plus facilement) dans une société. Le masque est en métal, une matière robuste mais qui rouille. Elle est ornée de fausses perles, et l’artiste cache l’oxydation du métal avec de la peinture noire. Dans l’exposition, il est placé juste sous le miroir, face au visiteur, de manière à le soumettre à un choix : regarder devant lui, et s’arrêter sur le confort de porter métaphoriquement le masque, ou relever la tête et se regarder dans le miroir.
Le miroir placé en hauteur, face au sol, a un double effet : d’un côté la confrontation, l’affrontement avec soi-même, et par ailleurs un aspect plus gratifiant, la satisfaction de se voir et se retrouver.
Cette installation imaginée par Arilala Ophélia Ralamboson est accompagnée d’une musique d’art thérapie composée par la musicienne Môta Soa, et d’un texte poétique écrit par l’auteur Elie Ramanankavana. Le poème est découpé en sept extraits répartis dans l’espace qui se lisent dans l’ordre choisi par le visiteur en fonction de son parcours.
INTERVIEW D'ARILALA OPHELIA RALAMBOSON